Des Cévennes au Burkina Faso

Regards croisés lors d'un voyage au Burkina entrepris par un agronome retraité qui a vécu 30 années en Afrique et un jeune homme des Cévennes.

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Nom :
Lieu : LANSARGUES et St. MARTIN DE BOUBAUX, Hérault et Lozère, France

Voyageurs curieux d'autres pays et d'autres hommes, voyageurs rêveurs en attente d'émotions, voyageurs disponibles prêts à suivre toutes les pistes.

vendredi 6 novembre 2009

La traversée du désert


1 Novembre :
Nous sommes seuls installé au camping municipal de Layoun plage ; 4 ha de sable entouré d’une enceinte de plus de 2 m da haut. On y pénètre par un large portail encadré de tours pyramidales tronquées à base carrée qui ouvre sur une petite cour flanquée de 2 bâtiments et il semble y avoir au milieu de ce vaste terrain un autre bâtiments d’inspiration Mauresque qui doit servir de sanitaire, mais comme il est 21 h nous distinguons très mal tout ce qui nous environne. A côté de l’endroit ou nous avons placé la voiture il y a une borne de prises électriques et elles marchent. J’y ai donc branché mon ordinateur, installé une table et je me retrouve seul dans l’immensité de la nuit, le dos fouetté par le  vent violent et frais qui vient de la mer. On n’entend plus aucun bruit, si ce n’est celui des vagues qui se brisent sur la plage. Nous avons positionné le voiture en travers du vents et nos lits derrière pour nous protéger au mieux des bourrasques violentes ; mais je pense qu’après cette longue journée de route nous dormirons sans difficultés.
Hier nous avons fait  Marrakech Tiznit en passant par Ouarzazate et Taroudannt. Une magnifique route de plus de 600 Km qui traverse le haut Atlas par des successions de vallées encaissées, vertigineuses, arides ou verdoyantes qui nous mènent, par pallier successifs de plateaux dénudés et pierreux, jusqu’au col Tichka à 2260 m. De là nous descendons  par des gorges magnifiques sur l’anti-Atlas, ses vastes plateaux arides, ses oasis merveilleux, ses forêts d’arganier. A Taroudannt nous entrons dans une vaste plaine irriguée ou on ne voit que d’immenses domaines ceints de murs ou l’on cultive essentiellement les oliviers et les orangers. Il y a aussi d’énormes serres comme celles que nous avions vu sur la route de Rabat. Nous pensions trouver un endroit pour installer notre campement, mais c’est impossible, tout est cultivé, tout est habité,. Nous avons du continuer notre route dans la nuit et aller jusqu’à Tiznit ou nous avons trouvé un emplacement dans le camping municipal, au cœur de la ville. Il y avait là plein de camping-car, tous plus gros les uns que les autres tout comme leurs propriétaires. Nous sommes installé dans un coin avons réussi à dormir malgré le bruit incessant des véhicules et de la ville et l’éclairage permanent du site ce qui n’est pas le cas ici ce soir.
Aujourd’hui nous avons parcouru les 600 premiers Km de désert. Un désert de pierres, de rochers de montagnes, de vallées minérales mais encore verdoyantes car parsemées de touffes serrées de petits cactus, de touffes d’herbes crassulescentes et de composées charnues. A partir de Tantan la route longe la cote, sur une Falaise de plusieurs dizaines de mètres de haut. Le paysage devient de plus en plus désertique, mais sur plusieurs centaines de Km tout au long de cette cote sauvage battue par le vent, on voit des dizaines de pêcheurs à ligne, lancer leurs immenses cannes dans les vagues en contre bas. C’est un peu surréaliste.
Demain nous ferons les 500 km qui nous séparent de Dakhla, dernière grande ville avant, la frontière Mauritanienne. Aujourd’hui en faisant quelques achats à Tantan, nous avons rencontré un Mauritanien qui voulait nous acheter la Kangoo. Nous avons sympathisé et il nous adit qu’il arrivait de Mauritanie, qu’il y avait eu un attentat contre l’ambassade de France que les policiers à la Frontière étaient sur les dents et qu’on ne trouvait plus de Gas oil aux stations de service. Il nous a conseillé d’acheter du thé, 4 Kg qui servirait de monnaie d’échange pour se pourvoir en gasoil, 1 Kg, pour 30l , et pour amadouer les douaniers qui font tout déballer . On  a donc fait les achats nécessaires, on verra bien.
Bon, il fait vraiment trop froid ce soir. Le vent est glacial, je vais plier bagages et me coucher.



Col du Tichka






Vallée du Haut Atlas


Foret d'arganiers de l'anti-atlas



Jeudi 5 novembre :
                               Nous sommes à St. Louis de Sénégal depuis hier soir 20h. Une vraie journée de Galère. 230 km en Mauritanie qui se sont déroulé sans problème, mais le passage de la frontière à Rosso, point obligé de passage car c’est le seul endroit ou il y a un bac, est un vrai parcours du combattant. Il nous a fallu 5h d’attente, de tractation, d’intervenants multiples, de personnes de bonne volonté qui, sous prétexte de vous faciliter la tache ne font que la compliquer à bon ou à mauvais escients, on ne sais jamais, de payements pour ceci pour cela, pour ouvrir les portes du port, pour la commune, pour la police, pour la douane et ceci des deux cotés ; sans rien a boire ,sans un coin d’ombre ou se mettre si ce n’est celle de la voiture, dans la poussière, les cris, les appels et les va et viens permanents. J’ai cru que nous n’y arriverions jamais et quand tout semblait enfin prêt, visite de la douane et découverte du groupe électrogène ; nouvelle complications, tractations, négociations on s’en est sorti avec une taxe de 25.000 F cfa complémentaire et brusquement la porte du port s’est ouverte magiquement et nous avons pu sortir de cet enfer. Enfin libre, enfin de l’espace devant nous, mais l’excellente route goudronnée de 130 km qui devait nous mener à St. Louis en un peu plus d’une heure s’est révélée pleine de trous et il nous a fallu presaur 3 h pour atteindre notre but. Heureusement au bout de ce chemin de croix nous attendait, ou plus tôt ne nous attendaient plus compte tenu de l’heure tardive, les Mignots qui nous ont accueillis d’une façon si chaleureuse que tous nos mots ont été oublié sur le champ et qu’une bonne bière bien fraîche nous a redonné le goût de vivre.
Aujourd’hui nous nous sommes promené dans St ; Louis comme des touriste heureux, avides de voir, d’écouter, de parler avec des gens sympathiques et chaleureux. Nous avons déambulé dans les rues chargées d’histoire, exploré les bords du petit bras ou l’on construit de magnifiques pirogues dans certaines font 28m, parcouru la grève de l’océan ou les pirogues de pèche attendent, sagement alignées sur le bourrelet sableux, le moment de partir en pèche et parlé avec les uns et les autres dans la bonne humeur et la gentillesse. Nous avons été prendre un rafraîchissement à l’hôtel de la poste ou descendaient les pilotes de l’Aéropostale et notamment  Mermoz. C’est un hôtel charmant e et émouvant car chargé d’une histoire que dis je d’une histoire, d’une conquête fantastique et toute récente de 70 ans tout au plus. Ici nous sommes parfaitement bien dans une vaste maison face au fleuve, de la terrasse de laquelle nous voyons passer les pirogues de pèche et de marchandises, à voile ou à moteur, qui sillonnent ce grand bras du fleuve enjambé en aval par le célèbre pont Faidherbe  Nos hôtes sont si charmant et chaleureux que nous allons avoir beaucoup de mal à reprendre la route, demain, pour gagner Dakar.
Avec tout ce discours sur notre arrivée au Sénégal, j’ai complètement oublié de parler de notre traversé du désert. En fait de désert ce n’est pas tout à fait ce que j’imaginais. Je pensais trouver pendant des centaines de Km de grandes dunes de sable. s’étendant à l’infini sans aucune végétation. Il n’en est rien, il y a toujours  eu de la végétation, plus ou moins clairsemée, essentiellement dans un désert minéral. La route côtoie la mer tout le long du chemin ; elle passe de quelques dizaines de m de la falaise qui la surplombe, a plusieurs dizaines de Km en fonction de la topographie et du substrat qui supporte la route. La route est excellente et permet des moyennes de 100 km/h sans difficulté. Au Maroc elle est jalonnée de nombreux villages, stations de service et villes toutes neuves qui dénotent la volonté des Marocains d’occuper le territoire.






 Station de service au milieu de nulle part







La route longe la mer à partir de El Ouatia
 

Salines de la lagune de Tah






Camping de Layoun







Rédaction au Camping



De Layoun à Dakhla nous avons parcouru 550 km en moins de 7h après nous être arrêté plusieurs fois dans les stations de service pour boire un café ou manger. Nous avons croisé sur cette route un certain nombre de cyclistes qui font la traversé et Fred s’est entretenu avec un couple de Suédois qui se rendaient au Ghana. Ils étaient parti depuis le mois de Juin et étaient à mi chemin de leur périple et d’après eux cela valait vraiment l’expérience. J’avoue que pédaler pendant des heures sous le soleil, dans un environnement déjà extrêmement monotone en voiture, sur des routes rectilignes jusqu’à l’horizon, ne me tenterait nullement, je n’imagine même pas le plaisir que l’on peut en retirer, si ce n’est celui d’un certain masochisme, ou celui de se surpasser. Mais, vu le nombre de cyclistes que nous avons croisé, il doit y avoir quelque chose qui me dépasse.
Nous sommes arrivé à Dakhla, ancienne Villa Cisneros des Espagnols, bâtie à l’extrémité d’une magnifique langue de sable de 40 Km suffisamment tôt pour nous y promener. Nous avons commencé par prendre une bière bien fraîche sur la terrasse en bordure de mer d’un magnifique hôtel de luxe dans le quel on pénètre par la terrasse supérieure, le toit en quelque sorte, qui se trouve au niveau de la route.
Nous avons établi notre campement au Camping, à l’entrée de la ville, camping tout à fait correct contrairement aux indications du Guide du routard et nous avons même pu y faire une lessive. Y avons retrouvé un groupe de 6 retraité au volant de 3 Renault Trafic qui se rendent au Sénégal et qui campaient déjà à coté de nous à Marrakech. Ce sont des Professeurs retraités de l’enseignement technique de Charente Maritime qui font de l’appui au lycée technique de Kolda et qui profitent de leur voyage pour amener du matériel et une dizaine de vélos remis en état pour un village de Casamance. Après avoir déambulé dans les rues piétonnes extrêmement animées de la ville et dîné sur le trottoir de calamars frits et de frites , nous avons fini la soirée en leur compagnie autour d’un verre de bon cognac. Nous les avons recroisé le lendemain dans la matinée, mais depuis nous ne les avons pas revu. Je pense que le passage à la frontière Maroc Mauritanie leur a pris beaucoup de temps et qu’ils ont dormi à Nouadhibou. Nous pensons aller les voir à Kolda.
La route jusqu’à la frontière est excellente et en partant à 8h du matin nous avons parcouru les 300 km à 12h. Le passage de la frontière Marocaine se passe sans aucune difficulté, tout les agents sont extrêmement correct et aimables. Cela nous a pris une bonne heure car passaient en même temps que nous une centaine de cyclistes hollandais qui faisaient le Paris Dakar en vélo, encore des fous ! Ils étaient accompagné des deux énormes camions Mercédes 4x4 qui assuraient la logistique.



Terrasse de l'hôtel ou nous avons savouré une bière fraiche à Dakhla




Un relais de routiers où l'on déjeune de délicieux tajines de mouton .

Après la frontière Marocaine il y a un no man’s land de 3 ou 4 km sans route vraiment tracée et il faut faire des choix entre les différentes pistes qui serpentent entre les cailloux, les épaves de voiture cannibalisées, les zones de rochers et les endroits sableux. Evidement nous nous sommes trompé et ensablé. Il a fallu dégonfler les pneus et dégager les roues du sable qui les emprisonnait pour pouvoir repartir. Arrivé à la frontière Mauritanienne, il était 14h et une longue file de voiture et de camions attendaient .La Frontière Mauritanienne n’ouvrait qu’à 15h On ne laissait entrer que deux véhicules à la fois et il fallait attendre que les formalités soient faites pour que deux autres puisent entrer. Cela a pris un certain temps, mais les formalité qui se font dans des locaux plus que rustiques  qui tranchent par rapport au luxe des locaux marocains, se passent sans difficultés, juste le temps de faire les écritures et d’attendre que le responsable ait fini de manger . A 16h tout était fait. Nous avions alors le choix, faire encore 450 km pour arriver à Nouakchott ou 70 pour Nouadhibou, y dormir et faire 520 km le lendemain pour Nouakchott . Nous avons opté pour la voie directe et somme arrivé à Nouakchott 21h 30 après 750 km et 14h de route.

 

File d'attente à la frontière Mauritanienne








Paysage nord Mauritanie







Paysage sud Mauritanie




Le Bac à Rosso



Le Pont Faidherbe à St. Louis






Cour de l'hotel de la poste ou dormait les pilotes de l'Aéropostale









Rue de St. Louis



1 commentaires:

Blogger Francine Dries a dit...

nous avons été très émus en vous lisant et le style de Teddy devient de plus en plus romanesque pour notre plus grand bonheur!!!
nous avons été heureux de voir notre Teddy en photo alors merci à Fred de continuer à le prendre de tps en tps...
le rituel de vous lire nous devient un moment de partage avec vous et nous vous encourageons de nouveau dans votre aventure! vous avez eu la patience de passer ces moments difficiles mais on ressent bien la récompense d'une bonne bière bien fraîche!!!
merci encore pour ces moments passés à vos côtés
gros bisouxxx
Francine & Karl

11 novembre 2009 à 04:14  

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