Vendredi 13 novembre
Ce soir Lise, Olivier et Fred sont allé au cinéma voir « London River » et je suis resté ici pour garder les enfants. J’ai lu un conte aux plus grands, couché Clément et je peux maintenant partager mes réflexions avec vous.
Hier nous avons passé notre journée à Gorée, quelle magnifique journée ! Chaque fois que je suis revenu à Dakar j’ai entrepris ce pèlerinage, il m’a toujours été impensable d’être à Dakar et de ne pas revoir Gorée ; Gorée île mythique de mon enfance, des baignades dans le port, des plongées en apnée dans les rochers basaltiques pour chasser des poisons multicolores, des nuits étoilées pleines des senteurs de parfums de femme que l’on fait brûler dans les braseros, des petits déjeuners pris dans la fraîcheur du matin sur le balcon qui surplombe la cour de la maison de repos des officiers, des rues étroites et ombragées toujours empreintes de la vie d’un passé plein de mystère. Gorée n’a pas changé, si en mieux, elle s’embellit de visite en visite, les maisons sont restaurées, leurs façades vives colorent l’ombre des ruelles, la végétation s’est développée et les couleurs éclatantes de Bougainvilliers, des Lantanas, des Thévétias et des Bignones ponctuent l’ombre des hauts murs de mille points de lumières chatoyantes. L’île est propre, bien entretenue, pleine de vie de calme et de douceur, c’est un vrai bonheur de s’y promener à loisir, d’entre ouvrir une porte qui donne sur une cour ombragée et fleurie avec une table peinte à l’ombre de l’arche d’un escalier, de s’asseoir sur un banc sous un Baobab aux formes harmonieuses, de regarder jouer les enfants sur la place du village. Gorée m’a réconcilié avec Dakar.
l'église
Promenade dans les rues de Gorée
Aujourd’hui nous avons fait quelques courses à Sandaga ou nous nous sommes rendu en bus et cet après-midi j’ai accompagné Lise à une réunion avec des femmes d’un quartier extrêmement défavorisé de Thiarioye dont les maisons sont encore à moitié inondées, pour préparer la fêtes des droits des enfants. J’ai été extrêmement touché par l’accueil des mamans et ému par la joie et l’affection des enfants qui préparent pour cette occasion avec Lise, une pièce de théâtre de leur création. En voyant le travail que fait ATD Quart Monde avec les plus démunis, les conditions de vie de ces gens qui restent toujours dignes et souriants, de ces enfants qui conservent malgré tout une merveilleuse lumière dans les yeux et de doux sourires sur les lèvres, je m’interroge sur notre voyage qui n’a d’autre but, bien vain, que de se faire plaisir.
Demain nous préparerons la voiture à la poursuite du voyage et Dimanche matin nous reprendrons la route.
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