Des Cévennes au Burkina Faso

Regards croisés lors d'un voyage au Burkina entrepris par un agronome retraité qui a vécu 30 années en Afrique et un jeune homme des Cévennes.

Ma photo
Nom :
Lieu : LANSARGUES et St. MARTIN DE BOUBAUX, Hérault et Lozère, France

Voyageurs curieux d'autres pays et d'autres hommes, voyageurs rêveurs en attente d'émotions, voyageurs disponibles prêts à suivre toutes les pistes.

jeudi 19 novembre 2009

De Dakar a Tambacounda

Dimanche 15 novembre
Il est 19 h 20, nous venons d’établir notre campement après Koungheul,le long de l’ancienne route de Tambacounda qui longe le goudron. Nous sommes parti ce matin de Dakar à 10 h 30 avec un peu de difficulté. Il est toujours difficile de quitter ce que l’on connaît pour affronter l’inconnu, même si cet inconnu est très ténu. Et puis nous avions un petit pincement au cœur de quitter Lise, Olivier et les enfants, leur ambiance familiale, leur attachement à ce qu’ils ont entrepris. Ils nous ont donné l’adresse d’un Sénégalais que nous allons essayer de rencontrer demain. Lise a essayé de le joindre par tél. mais pas de réponse. On ira et on verra bien. La sotie de Dakar s’est faite sans aucune difficulté et à midi nous étions à M’Bour. Nous en avons profité pour faire une petite halte visiter le port de pèche avec toutes ses pirogues multicolores et prendre un rafraîchissement à la terrasse d’un petit restaurant. La route après Kaffrine est assez mauvaise et j’ai plié une jante dans un profond nid de poule que je n’avais pas vu en doublant un bus. C’est la deuxième, une pour moi, une pour Fred. On va essayer de les faire redresser à Tambacounda car il ne nous reste plus qu’une roue de secours. Pour l’instant depuis Kaolac, la route est parfaite car elle est encours de réfection totale. Certains tronçons sont en cours de travaux et nous empruntons l’ancienne piste qui est bonne. Je préfère cent fois la piste au goudron plein de trous.
Contrairement au nord du Sénégal qui me semblait en cours de restauration du système forestier, ici ce n’est as le cas. On voit très bien les ravages qu’ont fait les charbonniers, la plus par des arbres ont disparu et il ne reste par endroit que l’immensité d’une brousse herbeuse parsemée de quelques arbrisseaux. C’est très triste. Là où nous couchons ce soir, par contre, il y a encore des arbres et la brousse semble moins dégradée.


Départ de Dakar







Port de pèche de M’Bour


mardi 17 novembre
Au lever du jour nous nous sommes aperçu que nous avions établi notre campement à 30 de la voie ferrée mais comme il ne passe que deux trains par semaine cela ne nous a guère dérangé. La nuit fut très froide et j’ai été obligé de dormir avec un tee-shirt dans le duvet jusqu’aux yeux. Mais quelle nuit ! Un ciel plein d’étoiles et plus tout à fait les mêmes qu’en France. La polaire était trop bas sur l’horizon brumeux pour que nous puissions la voir mais Orion nous a accompagné du coucher au lever du jour avec toute la splendeur de son baudrier étincelant. Nous étions tout prêt de Koumpentoum ville à partir de laquelle nous devions prendre une piste qui nous conduirait à Maka. Nous y avons fait un petit arrêt pour acheter du pain cuit au feu de bois et des oeufs puis nous avons pris l’excellente piste de Maka. En cours de route nous avons traversé le village de Méréto ou se tenait le marché hebdomadaire. Il y avait beaucoup de monde et nous nous sommes arrêté pour voir tout ce que l’on pouvait trouver dans ce genre de marché. On y trouve de tout, de la quincaillerie, de la bimbeloterie, des tissus, des vêtements des chaussures, des poteries artisanales, mais il y a aussi des bouchers qui débitent moutons et bœufs, des boulangers avec un excellent pain, bien supérieur au pain industriel de Dakar et autres lieux dits civilisés, de nombreuses gargotes qui préparent de délicieuses grillades, un marché aux moutons et un autre aux bovins et, à la sortie du village, un grand marché d’arachide avec de nombreux camions et commerçants venus acheter et charger la précieuses légumineuse. Nous y avons passé prés d’une heure et acheté une machette, moins chère qu’à Dakar, et une splendide cloche en tôle sans oublier le pain succulent.


                  

                                             Lever du jour sur le campement


A 11 h nous étions à Maka où nous nous sommes arrêté au poste forestier, sur les recommandations de Lise, pour demander notre chemin et à 11 h 30 à Colibantan, chez Kalipha Athié, notre hôte depuis hier.
En ce moment, je suis installé à 4 Km du village en pleine brousse, au milieu du champ de sorgho de Kalipha, à l’ombre généreuse d’un arbre, pendant que lui et son équipe récoltent les panicules De mon poste de rédaction j’admire le travail exténuant que font les 7 hommes présents dans le champ. Il faut coucher les tiges de sorgho qui font près de 3 m et récolter une à une, avec un couteau tranchant, les panicules qui sont ensuite réunies en bottes attachées artistiquement par un lien confectionné à partir de la dernière feuille de la tige. Le tout est ensuite rassemblé sur un lit de tiges pour continuer à sécher avant d’être rentré au grenier. Il lui faudra au moins encore 5 journées de travail exténuant pour finir la récolte et sa journée ne s’arrête pas la. Quand il rentre chez lui, après un bonne douche, le repas pris entre 14 h et 15 h et une petite sieste il doit à partir de 16 h regagner le potager de l’association pour assurer l’arrosage des planches qui lui demande au moins 1 h 30 de travail. C’est homme est admirable par son courage, son abnégation et sa détermination à servir son village. Je me suis longuement entretenu avec lui sur tout ce qu’il a pu réaliser grâce à son Association et à l’appui d’une Association Nantaise qui s’est crée pour lui venir en appui. Il n’est pas dans mon propos de vous entretenir de tout ce que j’ai vu et retenu sur Colibantan mais, je pense avec Fred, que nous pourrions essayer de trouver quelques moyens supplémentaires pour l’aider à poursuivre son œuvre.



La Brousse prés de Colibantan



Panouilles de sorgho en train de sécher



Récolte manuelle des épis de sorgho



Repas sur le champ



Kalipha et son fils Aziz au jardin potager



Les enfants avec Fred au jardin potager



Arrosage des planches

Hier soir, pour remercier tous les voisins de leur accueil nous avons proposé de faire une projection, la première en situation villageoise, et Kalipha nous a demandé « femme paysanne ». On a commencé par mettre du carburant dans le groupe pour le faire tourner pour la première fois, pas de problème tout fonctionne. Le soir venu on installe le matériel dans la concession et à 19h30 la foule s’installe. On démarre le groupe, le vidéo projecteur, le lecteur, formidable tout fonctionne à merveille et un semblant de silence s’installe dans la foule. 5 minutes passent, 10 minutes, le groupe toussote, le lecteur de disque s’arrête brusquement, plus de témoin lumineux,.plus de film, consternation générale. Nous avons beau chercher le fusible, nous n’en trouvons pas et c’est la mort dans l’âme que nous avons du expliquer que la séance s’arrêtait là et avons du replier notre matériel
Cet après midi quand nous serons revenu du champ, je démonterai le lecteur pour voir à l’intérieur s’il n’y a pas un fusible de sécurité.



Les enfants en train de surveiller très attentivement la réparation du lecteur

Mercredi 18 novembre.
Nous sommes à Tambacounda depuis 11 h, dans un petit hôtel en plein cartier calme à 5 mm à pied du centre ville, hôtel simple et relativement propre avec chambres climatisées et ventilées. Nous avons choisi une chambre ventilée à deux lits et nous y sommes très bien, si bien ,qu’après une délicieuse douche nous nous sommes allongé et endormi jusqu’à une heure. Il faut dire que la nuit précédente a été courte car nous avons fait notre projection. Une réussite totale mais avec de nombreux contre temps et difficultés.
En rentrant du champ vers 15 h 30, nous avons ouvert le lecteur de disque et y avons trouvé un fusible grillé. On en a confectionné un autre avec un brin de fil de cuivre récupéré sur un fil électrique et après essais concluant avons proposé de faire une projection le soir. Mais il y avait une condition, trouver une source de courant à proximité car le village est électrifié ; mais tous n’ont pas le courant, pour éviter les fluctuations d’intensité dues au groupe et causes de la panne d’hier. Nous avons donc confié aux jeunes la résolution du problème qui dans leur enthousiasme nous on promis que tout serait prêt à temps. A 8h, il faisait nuit depuis une heure mais plus aucune nouvelles des jeunes. 8h30 on prend le repas du soir puis une bonne douche mais toujours rien. 9h30 h alors qu’on s’apprêtait à se coucher, un émissaire arrive : « on a trouvé quelqu’un qui nous donne du courant, on cherche une grande rallonge ». Branle bas de combat, Fred et moi installons le matériel de projection en 10 minutes à la lueur des torches et attendons. 10 minutes passent, rien, 10 autres, un jeune viens nous dire qu’il manque quelques m à la rallonge ; qu’à cela ne tienne nous prêtons la notre de 10m. Dix autres minutes passent ça y est, nous avons le courant ! Mais il n’arrive pas au projecteur ! Consternation, vérifications des connections et on s’aperçois que la rallonge la plus longue est défectueuse. Tous courent en tout sens à la recherche d’une autre rallonge. Au bout d’une demie heure nous voyons arriver une autre rallonge qui semble correcte, mais il s’avère que mises bout à bout toutes les rallonges sont insuffisantes pour arriver au projecteur, il manque toujours une dizaine de mètres. On décide alors de changer de lieu de projection pour nous adapter à la longueur du fil disponible. Tous les enfants nous aident et en 10 minutes nous avons changé de cour, installé le matériel, disposé les bancs et à 23h la séance à commencé. On a passé « femme paysanne », puis à la demande des enfants « Kirikou et la Sorcière » que tous, petits et grands, connaissent parfaitement. Nous avons terminé à prés de deux heures du matin devant un public qui bien que très nombreux au départ s’était considérablement restreint au fil des heures. Dés que la projection fut terminée, tous les enfants et les quelques parents qui étaient resté se sont évanouis dans la nuit et nous nous sommes retrouvé seuls, Fred et moi, dans l’obscurité complète, pour ranger tout le matériel. Malgré les difficultés que pose l’obscurité pour faire ce travail, nous l’avons fait avec plaisir compte tenu du bonheur des enfants et du notre. Ce fut une vraiment belle soirée !




La projection du film



Aziz





                                                          Maïmouna sa petite sœur




Ce matin, dés le jour levé, Aziz le fils de Kalipha qui a 4 ans nous attendais pour qu’on lui prépare un petit déjeuner à la Française, avec du thé au lait et une bonne tartine de confiture d’annie. Pour être servi plus vite il nous a, de son propre chef, aidé à plier nos lits et a dresser la table du petit déjeuner, puis il s’est installé cuillère à la main devant son bol. Comme Fred ne lui avait mit qu’un sachet de thé alors qu’il voyait qu’il y en avait deux dans le bol de Fred, d’autorité il s’en est pris un autre. Puis le reste de la famille est arrivé et nous avons déjeuné tous ensemble.








Tambacounda :


Des marmites pour faire la confiture au feu de bois chez Annie





Et un fauteuil roulant motorisé pour Teddy

1 commentaires:

Blogger béa a dit...

bonjour,
je ne sais spas si vous lirez ce message, mais je tente. je suis en train de préparer une virée qui, partant de Marrakech, me mènera au Bénin. je traverserais ainsi plusieurs pays encore inconnu (Guinée, CI, Ghana) et des regions de pays déjà connus, mais ailleurs. je compte passer par Koupentoum puis Tambacouta...
j'ai lu que vous étiez passés par des villages, Maka, Colibanta, Mereto.
j'aime bien rester plusieurs jours sur un lieu fixe et rayonner autour, de manière cool, je ne fais pas concours de rapidité.
je suis sans véhicule, (je voyage uniquement en transports collectifs)savez vous s'il existe des taxibrousses ou taximotos qui permettent cela ?
merci si vous voulez bien me répondre,
bien cordialement
Béatrice

1 octobre 2019 à 03:46  

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil