Jeudi 26 novembre :
Aujourd’hui nous avons été à Siby visiter l’arche de pierre, haut lieu du mythe de l’épopée Mandingue. C’est de là que les mandingues partirent à la conquête de leur empire en chassant le habitants de la plaine qui s’étendait au pied de leurs montagnes de grès, les Dogons, peuple pacifique et non violent qui se réfugiât dans les falaises de Bandiagara à 500 Km à l’Est
C’était jour de marché, alors nous nous sommes promené et avons observé tout ce que l’on peut trouver sur un marché et demandé les prix. Nous avons été surpris par la place que prend l’énergie solaire et les éclairages à LED. Ils sont en avance sur nous sur ce point et il n’a pas été nécessaire de vulgariser ces produits pour qu’ils pénètrent au cœur de la brousse. Comme quoi la vulgarisation ne sert à rien, pour qu’un produit se diffuse il faut seulement que son utilisation s’impose d’elle même comme un besoin ou une nécessité
Nous avons aussi visité la coopérative de femmes productrices de beurre de Karité. Elles ont a leurs disposition différents ateliers de transformation équipés de petites machines artisanales qui leur permettent, non seulement d’extraire le beurre de l’amande mais aussi de la transformer en produits plus élaboré tels que savons de beautés et crèmes diverses. J’en ai profité pur faire quelques achats
J’étais déjà allé à Siby en 2002, alors que la route n’étais pas encore goudronnée. C’était fin juillet et il m’avait fallu deux heures de routes défoncées pour faire les 45 Km. Maintenant il y a un magnifique goudron qui va jusqu’à Conakry, et met le site à moins de 40 minutes de Bamako. Le seul problème est de traverser Bamako à cause des embouteillages monstres provoqués, par les passage du fleuve sur les deux seuls ponts existants et le marché saturé de monde à cause de la Fête de la Tabaski. Il nous a fallu deux heures pour traverser la ville au milieu d’une poussière infernale et des gaz d’échappement asphyxiants. Tout cela m’a provoqué une espèce d’allergie, j’ai le nez qui coule en permanence et dès que je suis dans la circulation mes yeux pleurent et ma gorge me pique et devient toute sèche. Nous n’arrêtons pas de boire dans la voiture, bien plus que pendant les reste du voyage. Ils sont en train de construire un troisième pont qui sera prêt en 2010, mais j’ai l’impression que plus on améliore la circulation plus il y a de véhicules motorisés, voitures et multitudes de motos. Ces motos sont infernales. A chaque feu rouge, c’est une véritable horde qui envahit tout et les voitures ne peuvent passer que lorsque le flot principal est écoulé. Elle se faufilent dans tous les sens, montent sur les trottoirs, ne respectent ni les feux, ni les priorités, se précipitent dans la moindre brèche et envahissent tout le territoire routier au détriment de la circulation des automobiles. Les accidents mortels sont quotidiens, notre logeuse m’a dit que sur 5 familles qu’elle connaissait il y avait 3 jeune gens morts d’accident de moto et elle pense que c’est une moyenne à Bamako. L’état a essayé d’y remédier en créant des contre allées réservées aux motos dès que cela est possible. Cela réduit les accidents, mais pas les embouteillages aux carrefours. En revenant, sur le grand boulevard de la route de Ségou, j’ai vue ne moto, heurter de plein fouet un des plots de béton qui bordent le contre allée, la moto a fait un saut périlleux d’au moins deux mètres en l’air et le conducteur et sont passager sont retombés sur la chaussée, au mieux évanouis au pire morts car ils ne bougeaient plus ; un spectacle d’horreur qui paraît il est quotidien !
Bus sculpture dans la cour du Musée de Bamako
Arche de Siby, vue de la route
Monts Mandingues, vue de l’arche
Parc à Karité, vue de l’arche
Un bus chargé de passagers et de charbon sur la piste
Abris sous roche au pied de l’arche
La dure montée sous le soleil de midi vers les abris sous roche.
Greniers de Siby, dont un très curieux constitué de 3 très grandes jarres.
Vendredi 27 :
Nous revenons du marché et du marché artisanal. Un vrai parcours du combattant ! J’ai failli me trouver mal dans la foule énorme, dense, poussiéreuse, chaude, lourde, monstrueuse, porteuse. On n’avançait que pas à pas, de biais, poussé par la foule, immobilisé sur place sans pouvoir bouger, reculant de trois pas pour avancer d’un, attendant trois minutes pour trouver un espace ou se glisser et pouvoir progresser. Il fallait se faufiler entre les passants, les voitures et les motos, sans parler des pousse pousse, des brouettes et autres étalages mobiles qui encombraient la chaussée. Nous avons réussi l’épreuve, c’est à faire, à foire, mais une fois suffit.
Nous sommes rentré dans plusieurs boutiques pour nous renseigner sur le matériel et les prix. Notamment un marchand de motos qui vend des triporteurs qui servent de Taxi dans certains cartiers. L’avant est constitué d’une moto et l’arrière est une caisse montée sur deux roues. La transmission se fait par cardan et pont rigide aux roues arrière. Le triporteur est équipé d’une marche arrière et d’un frein à main. C’est un engin tout à fait surprenant fabriqué en Chine que nous avons vu en grand nombre au Maroc, puis au Sénégal et maintenant ici. Le moteur ne fait que 150 cc, mais je pense qu’il doit être aidé par une bonne boite de vitesse. Le tout est vendu 900.000 Fcfa, soit 1.350 Euros. Nous avons été très surpris par le nombre de boutiques spécialisées dans le solaire avec différents panneaux qui vont de 15 à 200 W, des accus spécifiques qui vont de 100 à 250 A, des régulateurs et des convertisseurs de toutes puissances, de l’éclairage adapté et le tout pour des prix défiants toute concurrence, par rapport à ce que l’on trouve en France. Les panneaux solaires proviennent essentiellement d’Allemagne et d’Espagne quelques une des Etats Unis. Nous avons relevé les différents prix pour faire une petite étude. Fred était particulièrement intéressé par tout ce matériel.
Nous avons passé plus d’une heure au marché artisanal, non pas à chercher un souvenir, mais à observer les différents corps de métier. Fred a été très intéressé par les artisans bijoutiers, leur façon de travailler, les différentes répartitions du travail entre les artisans, les outils utilisés enfin la dorure des objets en cuivre ou argent par galvanoplastie. Il va sans dire que moi je me suis plus penché sur le travail du cuir, les machines et outils utilisé et plus particulièrement le travail du cuir repoussé. J’en ai profité pour acquérir quelques outils et de la teinture de toute couleur. Je pense que je pourrais compléter mes achats au Burkina.
Ce soir nous allons nous préparer pour demain car nous partirons de très bonne heure pour nous rendre au village de notre famille d’accueil. Nous y passerons la journée et la nuit. Je vais leur proposer une séance de cinéma pour demain soir. C’est la moindre des choses.
Dimanche 29 :
Nous revenons de Kolè le village de notre logeuse, à 45 Km de Bamako ou nous avons passé 24 h pour fêter dignement la Tabaski. En cette occasion la famille a immolé 1 boeuf et 3 moutons et nous avons mangé de la viande toute la journée. Il y avait plein d’enfants tous plus adorables les uns que les autres, habillés de leurs plus beaux atours et je n’ai pas pu résister à les prendre en photos, d’ailleurs quand j’ai commencé toutes les petites filles voulaient poser, le problème c’est de pouvoir obtenir une photo naturelle.
Dans l’après midi les masques ont fait leur apparition. Ils sont habillé d’un vêtement en coton traditionnel teinté en ocre et d’un masque noir à la face plate d’ou émerge un nez mince et proéminent orné de miroirs et d’un front à 5 ou 7 cornes parallèles. Il est armé de verges de deux mètres et pourchasse les jeunes gens qui s’approchent en les fouettant violement. Ces masques sont sortis par les initiés qui s’amusent a faire peur aux enfants et qui jouent avec les jeunes un peu comme le lâcher de taureaux dans les rues d’un village, il s’agit de provoquer le masque et d’échapper à sa colère et ses coups de verges. Le tout se fait au son des tam tams et des claquements de mains et des cris de la foule.
Le soir nous avons passé Kiricou et les bêtes sauvage au grand plaisir d’une foule nombreuse de petits et de grands extrêmement attentifs et réactifs.
Greniers de la concession
Cour principale
Les enfants dans leurs beaux vêtements
Hawa
Simone
Youssouf et Mohamed préparant les grillades de bœuf
Les masques en action sur la place du village
Lundi 30 Novembre:
Après une semaine à Bamako, nous avons décidé de repartir demain matin, direction Ségou et l’Office du Niger à Niono.
Ce matin nous avons été faire quelques courses , quelques photos et nous renseigner du prix des triporteurs moto chez l’importateur Chinois. Il en existe de toute sorte et pour tout usage, transport de marchandises, taxis, ambulance, adapté aux handicapés, avec ou sans carrosserie et même avec moteur diesel mais ils coûtent beaucoup plus cher bien que cela soit relatif. Le premier prix en benne de 1,50 m coûte 880.000 Fcfa soit 1.300 Euros, la benne de 2m transformable en transport en commun coûte 1.350 Euros. On a dit à la vendeuse Chinoise qu’on allait lui en acheter une pour rentrer en France et cela l’a beaucoup fait rire.
Nous avons aussi été à la recherche du Lido, un hôtel situé au bord d’une cascade à proximité de Bamako ou nous avions dormi, en 1981 avec les enfants, lors d’une voyage Douala, Dakar. Les bâtiments sont toujours là, quelque peu défraîchis. Il semble que l’hôtel restaurant soit fermé mais la fonction embouteillage d’eau de source continue
A midi nous avons déjeuné dans un restaurant qui avait attiré notre attention car il y avait plein de 4x4 et d’Européens à proximité. Il est situé dans la rue ou autrefois il y avait plein de couturiers qui confectionnaient des pagnes multicolores à partir de chutes de Bazin. C’est un restaurant très sympathique, rendez-vous des routards et touristes, où l’on mange des plats traditionnels biens préparés et relativement bon marché.
Notre chambre chez Madame Camara
Une rue du Nouveau Bamako
La cuvette de Bamako dans son halo de poussière, vue des collines environnantes
La gare de Bamako
Les motos triporteurs
Une pour Karl
Le nouveau Camping car de Teddy.
Le Lagon, à la sortie de Bamako, sur la route de Kati
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