LE RETOUR BOBO SETES
Mercredi 6 janvier 2010
Depuis le 4, jour après jour nous progressons vers l’Ouest. Lundi en début d’après midi nous étions à Sikasso. Après un tour de ville pour se repérer et un passage au poste de police pour faire tamponner notre laisser passer du véhicule nous avons pris contact avec Michel Koné un de mes anciens étudiants. Nous nous sommes logé à l’hôtel Tata , simple, bon marché et calme la nuit si ce n’est le passage de quelques camions. Le soir nous sommes sortis dans un maquis avec Michel qui nous a expliqué son parcours après le CNEARC et son travail comme Directeur régional du Projet d’Appuis aux Communes Rurales (PACR) financé par la Banque Mondiale.
Mardi nous avons pris la route de bonne heure pour faire les 400 Km qui nous séparaient de Bamako, ou nous sommes arrivé à 13 h. Nous avions averti notre logeuse que nous arriverions dans la soirée ce qui nous a laissé tout loisir de passer l’après midi en ville. Après un bons petit repas dans un bar qui voit passer tout les routards et guides de Bamako, nous avons consacré notre après-midi à faire des courses aux environ du marché. Cela a commencé par l’achat de pagnes en chutes de Bazin puis nous sommes parti à la recherche d’un panneau solaire pour faire des essais une fois rentré en France. Après plusieurs commerçants, pour voir les prix, nous avons choisis un petit panneau de 10 W, négocié à 20.000 Fcfa soit 30Euros, ce qui est un prix très correct. Enfin nous avons complété nos achats par quelques savons de toilette au beurre de Karité fabriqué par un groupement de femmes ainsi que du beurre pour la peau. Nous avons retrouvé notre logeuse, Madame Hawa Camara qui nous a accueillie avec une grande gentillesse et c’était un peu comme si nous rentrions à la maison. Je lui ai donné les photos des enfants faites le jour de la Tabaski au village que j’avais eu le temps de travailler et de tirer à Ouagadougou. Elle a trouvé les photos très belles et je pense que ce petit cadeau lui a fait très plaisir. Le soir nous avons été manger une pizza à la kora, un restaurant très sympathique. J’avais invité Mamadou , mais il a décliné notre invitation, bien qu’il adore les Pizzas, car il devait se lever de bonne heure pour l’école. Ce matin nous nous sommes levé à 6 h et à 7 h 30 nous prenions la route après des au revoir émus car nous ne savons si nous nous reverrons un jour. A route est longue, 600 Kms, mais elle est très bonne, sauf les 80 derniers Kms qui sont un peu dégradés. Il nous a fallu une heure trente pour traverser Bamako et nous sommes arrivé à Kayes à 16 h. La route commence à monter vers le nord sur 150 Kms et le paysage devient de plus en plus sahélien. Comme il y a peu de villages, la strate arborée n’a pas été trop exploitée et les perspectives sont agréables et reposantes a observer. Puis, brusquement elle se dirige plein ouest et serpente entre des collines boisées puis le modelé s’accentue et fait place à des reliefs tabulaires, séparés par des vallées verdoyantes plus ou moins encaissées. Ce magnifique paysage tranche avec les immenses plaines mollement ondulées et donne à la fin du parcours une pointe de nouveauté très agréable. Comme nous sommes arrivé de bonne heure, j’en ai profité pour faire faire la vidange de la voiture. Pendant que je m’occupais de la voiture, Fred arpentait le marché. Il en est revenu avec une magnifique planche de lavage en plastique dont il rêvait depuis Dakar.
Tout est prêt pour reprendre la route demain pour le Sénégal en direction de Kidira et Matam.
Bamako dans la brume de pollution
La route entre Bamako et Kayes
Les Baobabs de la région de Kayes
Le gîte de Kayes « le centenaire »
Jeudi 7 janvier
19 h 30, nous avons parcouru 410 Kms dont plus de 200 de mauvaise route goudronnée pleine de trous à la moyenne de 40 Km/h . Le passage de la frontière s’est passé en une heure sans aucun problème, j’ai même été fortement surpris par le prix du passe avant qui ne coûte ici que 2.500 Fcfa au lieu de 5.000 partout ailleurs et 25.000 à Rosso ! Nous ne sommes plus qu’à 200 Kms de Rosso et si nous arrivons à les faire avant midi, nous passerons la frontière dans la foulée et avec un peu de chance nous serons à Nouakchott le soir, avant la nuit.
Hier en faisant la vidange, j’ai profité que la voiture soit sur une fosse pour examiner le dessous. J’ai constaté plusieurs petits problèmes qui nécessiteront réparation et une certaine attention sur les mauvaises routes. J’ai l’amortisseur avant gauche qui fuit et surtout la biellette de direction droite qui a pris du jeu et qu’il faut ménager pour éviter d’accentuer le phénomène et risquer une rupture. Après Rosso jusqu’en France nous n’aurons que de la bonne route goudronnée et je pense que nous arriverons au but sans difficulté, au besoin je ferai réparer à Rabat si nous avons du temps devant nous.
En quittant Kayes, la route est très belle et s’enfonce dans un paysage sahélien boisé de magnifiques peuplements d’Acacias niloticas et de splendides Baobabs aux formes toutes plus exubérantes les unes que les autres. Passé Kidira, la route s’oriente plein nord vers la boucle du Sénégal et serpente dans un beau paysage arboré de collines et mamelons, pierreux et abruptes. Sur les 65 Kms qui séparent Kidira de Bakel, nous ne traversons que trois villages, puis la route s’oriente vers l’Ouest et le paysage change radicalement pour devenir une immense steppe parsemée de buissons épineux et de très beaux ensembles de Balanites Aegiptiaca ou Savonniers du désert. Nous sommes maintenant dans la partie Nord du Fouta Toro et du désert du Ferlo limité par le fleuve Sénégal et sa large vallée de submersion. C’est le royaume de l’élevage et nous croisons sans arrêt d’immenses troupeaux de Zébus Gobras et de chèvres du sahel. Tout le long de cet axe semi désertique, les villages sont très nombreux et animés et les mosquées fleurissent partout en pointant vers le ciel leurs hauts et élégants minarets.
Ce soir nous avons installé notre campement sous un grand tamarinier, à 300 de la route. La nuit est très calme et il y a peu de véhicules à passer. Ce devrait être parfait pour une bonne nuit fraîche sous les étoiles
Paysages entre Kayes et Pété
Lever du soleil sur le Bivouac
Vendredi 8 Janvier
A trois heures du matin j’étais réveillé frais et dispos, ma nuit était terminée, pas étonnant en se couchant à 21 h ! Je me suis donc levé, fais un petit tour sous la lune, admiré les étoiles, écouté les bruits de la nuit, entendu le braiement des ânes et me suis recouché. Le sommeil n’est arrivé que vers 4 h 30 et à 6 h j’étais réveillé par Fred qui préparait le petit déjeuner alors que le jour n’était pas levé.
Nous avons repris la route à 8 h, une route un peu meilleure qu’hier et à 11h nous étions en vue de Rosso. Les formalités du coté Sénégalais se sont passé correctement, bien qu’il ait fallu donner 5.000 Fcfa, pour passer le bac à la dernière rotation de la matinée, sinon il fallait attendre 15h. Du coté Mauritanien, les formalités sont très longues d’autant plus que nous sommes vendredi. De plus, nos visas n’étaient plus valable, contrairement à ce que l’on nous avait dit à l’Ambassade de Mauritanie au Maroc. Il a fallu expliquer notre cas et parlementer une bonne heure pour avoir nos tampons. Ouf ! les autorités ont été compréhensive, sinon il nous fallait retourner à Dakar pour avoir les visas. A 14 h, tout était OK, moyennant quelques petites facilités car tout ferme entre 12 h et 15h et à 17 h nous étions à l’auberge du Sahara, tenue par un allemand, rendez-vous de la plus part des routards. C’est un endroit sympathique ou l’on croise des personnes de toute nationalités. Nous avons une chambre pour 4 personnes avec Wifi, accès à la cuisine et douche extérieure avec eau chaude. Aussitôt nous avons été prendre une longue douche et fait un bon champoing pour nous décrasser complètement de deux jours de route et de poussière et pouvoir enfiler des vêtements propres. Quel bonheur !
Demain nous partirons de bonne heure, pour pouvoir passer la frontière à l’ouverture de 15 h. Ainsi nous pourrons dormir au Maroc.
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