Des Cévennes au Burkina Faso

Regards croisés lors d'un voyage au Burkina entrepris par un agronome retraité qui a vécu 30 années en Afrique et un jeune homme des Cévennes.

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Nom :
Lieu : LANSARGUES et St. MARTIN DE BOUBAUX, Hérault et Lozère, France

Voyageurs curieux d'autres pays et d'autres hommes, voyageurs rêveurs en attente d'émotions, voyageurs disponibles prêts à suivre toutes les pistes.

samedi 5 décembre 2009



Mardi 1er décembre
                                 Niono, en pleine zone sahélienne, centre névralgique de l’Office du Niger est la métropole de la riziculture au Mali, trônant au centre de plusieurs milliers d’hectares irrigués. On y arrive maintenant par une excellente route goudronnée qui permet de jouir pleinement du paysage, plat, verdoyant et ordonné. Depuis 8 ans la mécanisation semble avoir progressée car nous avons croisé une certain nombre de petits tracteurs et énormément de batteuses mécaniques tractées par de gros motoculteurs chinois ou par des ânes.  L’hôtel est toujours aussi vétuste et farci de moustiques. Heureusement qu’il y a des moustiquaires en souhaitant qu’elles n’aient pas de trous ! J’ai du endosser un blouson en jean pour me protéger et malgré cela, ils pénètrent par les jambes de pantalon pour me piquer les mollets. Je ne vais pas tenir longtemps et vais me réfugier au bar avec une bouteille de bière pour me consoler. Nous repartirons demain dans la matinée après avoir visité le marché et fait quelques phots de la magnifique mosquée, de construction récente mais fidèle à l’architecture traditionnelle du delta du Niger.
En principe nous serons demain soir aux environ de Djenné




Ségou le port



Le barrage de Markala sur le Niger qui permet d’irriguer plusieurs milliers d’hectares destinés essentiellement à la riziculture, grâce à un canal principal d’une centaine de Km qui s’enfonce plein nord dans le Sahel











Le canal principal au coucher du jour



Troupeaux paissant dans les chaumes des rizières






La mosquée de Niono




Mercredi 2 décembre :
                                   Nous ne sommes pas arrivé à Djenné. Nous avons quelque peu traîné en cours de route et la nuit nous a surpris avant d’arriver au Bac. Il faut dire que la nuit tombe très tôt, à 18h il fait nuit ici, alors qu’à Dakar elle n’arrive pas avant 19h, mais depuis Dakar nous n’avons pas changé d’heure et comme nous allons vers l’est, le jour se lève plus tôt et la nuit arrive plus vite. Nous avons trouvé, au carrefour de la route de Djenné, une restauration en plein air qui nous a servi un plat de spaghettis avec une sauce viande très acceptable, puis nous avons pris la route de Djenné et avons dormi en brousse sous un bosquet d’acacias.
Des que l’on franchit le Bani  le paysage commence à changer ainsi que l’architecture rurale. A partir de San on voit apparaître énormément de charrettes à 4 roues multicolores tirées par des chevaux de bonne taille et en parfaite santé. Je n’ai pas pu m’empêcher de m’arrêter dans un village ou il y avait un atelier de fabrication de charrettes. Je voulais surtout voir comment ils avaient résolu le problème d’articulation du train avant. En fait c’est tout simple, deux disques frottent l’un sur l’autre. Le disque du dessous et soudé dans un bâtit carré fait en cornière alors que le disque du dessus est soudé sur une cloche fixée au châssis. Un morceau de cornière est fixée sur chaque coté du bâtit carré pour empêcher que l’ensemble ne se déboîte Ainsi il n’est pas besoins d’utiliser un cheville ouvrières qui risque de se rompre.
Dans cette région les villages sont très structurés avec de magnifiques greniers qui sont parfois regroupé en un point de la  périphérie du village. On commence aussi à apercevoir des mosquées en terre de style Soudanien.




Atelier de construction de charrettes





Articulation du train avant








Charrette en construction


Alignement de greniers



Jeudi 3 décembre :
                             Djenné toujours aussi belle et quelque peu mystérieuse nous a accueilli dans la simplicité d’une douce matinée. On y accède maintenant par une bonne chaussée digue goudronnée qui serpente au milieu de la vaste plaine d’inondation du Bani,en ce moment couverte de riz. Le paysage est très reposant avec ses grands espaces verts tendres de riz flottants, les étendues d’eau libre parsemées de nénuphars et, ça et là ; des bosquets d’arbres plus foncés sur les levées de terre émergées.
Nous avons trouvé un bon hôtel en centre ville qui accepte les campeurs et les autorise à dormir sur la terrasse du bâtiment principal. C’est ainsi que nos deux lits voisinaient avec une tente Quetchoa 2 secondes .
Nous avons été accompagné par une jeune garçon, ce qui nous a permis de ne pas nous perdre dans le dédale des minuscules rue de la ville et voir de jolies maisons dont celle de René Caillé. La grande mosquée est en cours de réfection car la partie bibliothèque s’est en partie effondrée à cause des pluies. Les anciennes maisons et la Mosquée sont construites en briques de terre ronde, des boules de terre, faites à la main et séchées au soleil. Ce procédé à l’avantage sur les briques parallélépipédiques de former une masse plus solide. Les murs ne risquent pas de basculer ni de se fendre suivant les lignes de pose comme c’est souvent le cas avec les briques rectangulaires. Comme la Mosquée ainsi que la ville de Djenné sont classées au patrimoine de l’humanité, la partie démolie sera reconstruite avec des briques sphériques et les enduits de banco sont en cours de préparation dans de grands bassins construits à cet effet. La préparation du banco est très spécifique et nécessite une terre gris particulière qui est mélangée avec de la paille de mil et de l’eau ; l’ensemble doit pourrir avant d’être utilisé.
L’après midi nous avons été faire un petit tour dans la plaine avoisinante pour découvrir quelques villages et leurs mosquées. Partout nous avons été accueillis avec beaucoup de gentillesse et les gens semblaient  très heureux que l’on s’intéresse à leur mosquée.






Le Bac de Djenné


Mosquée de Djenné





Maison de rené Caillé





Maison du chef de village


Rue de Djenné


Mosquées de villages dans la plaine de Djenné


Vendredi 4 décembre
                                      Nous sommes à Mopti depuis la fin de matinée. Nous avons trouvé un hôtel campement à Sévaré, carrefour de la route de Ségou, Mopti, Gao, au Repos du Dogon. Nous avons installé nos lits sur le toit de l’hôtel, il fait relativement frais mais il y a quelques moustiques.
Nous avons passé la journée à déambuler dans les rues de Mopti, surtout sur le port et les marchés environnants. La mosquée n’est pas aussi belle que celle de Djenné et les rues de la vielle ville n’ont rien de bien particulier.
Le port, par contre, avec son activité de commerce en tout genre qui va du poisson séché, aux grandes pierres de sel venant des mines de Taoudenni à dos de dromadaire jusqu’à Tombouctou, en passant par le bois, le riz, le mil, les peaux, mais aussi le carburant pour les régions isolées du delta du Niger, la quincaillerie, les boissons, l’épicerie de base, l’huile, le sucre , le thé, les pièces de rechange, le ciment les tôles, mérite à lui seul une visite attentive. Tout  passe par le port de Mopti, tout y transite. Les grandes pirogues à moteur sont chargées à ras bord de passager, assis ou allongés sur des chargement invraisemblables qui seront débarqués et remplacé par d’autres tout au long du trajet de Mopti à Gao et retour.
Les ateliers de construction naval, à eux seuls, valent la peine de s’y arrêter et d’observer les différents corps de métier qui interviennent dans la construction des ces grandes et magnifiques pirogues en planche de bois rouge. Tout y est fait maison, depuis les pointes en fer qui sont toutes forgées à la main à partir de découpes triangulaires de tôles de fûts, des poulies de renvoie de barre de direction qui sont façonnées à partir de la tôle de compresseurs de frigidaires, des chaînes d’ancre forgées dans des fers à béton, des barres de direction à partir de pièces métalliques diverses, des gouvernails métalliques jusqu’aux moteurs qui sont des adaptations marinisées de moteurs de camions avec boites de vitesses adaptées. Les charpentiers travaillent à partir de planches brutes de bois rouge qui sont sciées à la main, ajustées à l’herminette et assemblées avec de longues pointes forgées sur place. Les membrures sont faites à partir de branches d’acacias façonnées à l’herminette.







La grande plaine submersible entre Sévaré et Mopti







Le port de Mopti


Pirogue chargée de passagers et de fret prête à partir







Pirogues aménagées pour le tourisme






Pirogues de commerce







 La mosquée de Mopti


Demain nous irons à Bandiagara après avoir envoyé ce nouveau message. J'espère que nous y trouverons un campement et de là nous essayerons de visiter la région



1 commentaires:

Blogger Francine Dries a dit...

Nous sommes dimanche midi et comme une tradition depuis que vous êtes partis nous sommes heureux de voyager un peu avec vous!!!
les descriptions de votre parcours sont bien détaillées ce qui nous permet d'être avec vous et de nous évader!!!!
pleins de bisoussssss
à dimanche prochain
Francine & Karl

6 décembre 2009 à 04:38  

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