Des Cévennes au Burkina Faso

Regards croisés lors d'un voyage au Burkina entrepris par un agronome retraité qui a vécu 30 années en Afrique et un jeune homme des Cévennes.

Ma photo
Nom :
Lieu : LANSARGUES et St. MARTIN DE BOUBAUX, Hérault et Lozère, France

Voyageurs curieux d'autres pays et d'autres hommes, voyageurs rêveurs en attente d'émotions, voyageurs disponibles prêts à suivre toutes les pistes.

lundi 30 novembre 2009

Jeudi 26 novembre :
Aujourd’hui nous avons été à Siby visiter l’arche de pierre, haut lieu du mythe de l’épopée Mandingue. C’est de là que les mandingues partirent à la conquête de leur empire en chassant le habitants de la plaine qui s’étendait au pied de leurs montagnes de grès, les Dogons, peuple pacifique et non violent qui se réfugiât dans les falaises de Bandiagara à 500 Km à l’Est
C’était jour de marché, alors nous nous sommes promené et avons observé tout ce que l’on peut trouver sur un marché et demandé les prix. Nous avons été surpris par la place que prend l’énergie solaire et les éclairages à LED. Ils sont en avance sur nous sur ce point et il n’a pas été nécessaire de vulgariser ces produits pour qu’ils pénètrent au cœur de la brousse. Comme quoi la vulgarisation ne sert à rien, pour qu’un produit se diffuse il faut seulement que son utilisation s’impose d’elle même comme un besoin ou une nécessité
Nous avons aussi visité la coopérative de femmes productrices de beurre de Karité. Elles ont a leurs disposition différents ateliers de transformation équipés de petites machines artisanales qui leur permettent, non seulement d’extraire le beurre de l’amande mais aussi de la transformer en produits plus élaboré tels que savons de beautés et crèmes diverses. J’en ai profité pur faire quelques achats
J’étais déjà allé à Siby en 2002, alors que la route n’étais pas encore goudronnée. C’était fin juillet et il m’avait fallu deux heures de routes défoncées pour faire les 45 Km. Maintenant il y a un magnifique goudron qui va jusqu’à Conakry, et met le site à moins de 40 minutes de Bamako. Le seul problème est de traverser Bamako à cause des embouteillages monstres provoqués, par les passage du fleuve sur les deux seuls ponts existants et le marché saturé de monde à cause de la Fête de la Tabaski. Il nous a fallu deux heures pour traverser la ville au milieu d’une poussière infernale et des gaz d’échappement asphyxiants. Tout cela m’a provoqué une espèce d’allergie, j’ai le nez qui coule en permanence et dès que je suis dans la circulation mes yeux pleurent et ma gorge me pique et devient toute sèche. Nous n’arrêtons pas de boire dans la voiture, bien plus que pendant les reste du voyage. Ils sont en train de construire un troisième pont qui sera prêt en 2010, mais j’ai l’impression que plus on améliore la circulation plus il y a de véhicules motorisés, voitures et multitudes de motos. Ces motos sont infernales. A chaque feu rouge, c’est une véritable horde qui envahit tout et les voitures ne peuvent passer que lorsque le flot principal est écoulé. Elle se faufilent dans tous les sens, montent sur les trottoirs, ne respectent ni les feux, ni les priorités, se précipitent dans la moindre brèche et envahissent tout le territoire routier au détriment de la circulation des automobiles. Les accidents mortels sont quotidiens, notre logeuse m’a dit que sur 5 familles qu’elle connaissait il y avait 3 jeune gens morts d’accident de moto et elle pense que c’est une moyenne à Bamako. L’état a essayé d’y remédier en créant des contre allées réservées aux motos dès que cela est possible. Cela réduit les accidents, mais pas les embouteillages aux carrefours. En revenant, sur le grand boulevard de la route de Ségou, j’ai vue ne moto, heurter de plein fouet un des plots de béton qui bordent le contre allée, la moto a fait un saut périlleux d’au moins deux mètres en l’air et le conducteur et sont passager sont retombés sur la chaussée, au mieux évanouis au pire morts car ils ne bougeaient plus ; un spectacle d’horreur qui paraît il est quotidien !


Bus sculpture dans la cour du Musée de Bamako

Arche de Siby, vue de la route


 Monts Mandingues, vue de l’arche


Parc à Karité, vue de l’arche


Un bus chargé de passagers et de charbon sur la piste


Abris sous roche au pied de l’arche


La dure montée sous le soleil de midi vers les abris sous roche.



Greniers de Siby, dont un très curieux constitué de 3 très grandes jarres.


Vendredi 27 :
Nous revenons du marché et du marché artisanal. Un vrai parcours du combattant ! J’ai failli me trouver mal dans la foule énorme, dense, poussiéreuse, chaude, lourde, monstrueuse, porteuse. On n’avançait que pas à pas, de biais, poussé par la foule, immobilisé sur place sans pouvoir bouger, reculant de trois pas pour avancer d’un, attendant trois minutes pour trouver un espace ou se glisser et pouvoir progresser. Il fallait se faufiler entre les passants, les voitures et les motos, sans parler des pousse pousse, des brouettes et autres étalages mobiles qui encombraient la chaussée. Nous avons réussi l’épreuve, c’est à faire, à foire, mais une fois suffit.
Nous sommes rentré dans plusieurs boutiques pour nous renseigner sur le matériel et les prix. Notamment un marchand de motos qui vend des triporteurs qui servent de Taxi dans certains cartiers. L’avant est constitué d’une moto et l’arrière est une caisse montée sur deux roues. La transmission se fait par cardan et pont rigide aux roues arrière. Le triporteur est équipé d’une marche arrière et d’un frein à main. C’est un engin tout à fait surprenant fabriqué en Chine que nous avons vu en grand nombre au Maroc, puis au Sénégal et maintenant ici. Le moteur ne fait que 150 cc, mais je pense qu’il doit être aidé par une bonne boite de vitesse. Le tout est vendu 900.000 Fcfa, soit 1.350 Euros. Nous avons été très surpris par le nombre de boutiques spécialisées dans le solaire avec différents panneaux qui vont de 15 à 200 W, des accus spécifiques qui vont de 100 à 250 A, des régulateurs et des convertisseurs de toutes puissances, de l’éclairage adapté et le tout pour des prix défiants toute concurrence, par rapport à ce que l’on trouve en France. Les panneaux solaires proviennent essentiellement d’Allemagne et d’Espagne quelques une des Etats Unis. Nous avons relevé les différents prix pour faire une petite étude. Fred était particulièrement intéressé par tout ce matériel.
Nous avons passé plus d’une heure au marché artisanal, non pas à chercher un souvenir, mais à observer les différents corps de métier. Fred a été très intéressé par les artisans bijoutiers, leur façon de travailler, les différentes répartitions du travail entre les artisans, les outils utilisés enfin la dorure des objets en cuivre ou argent par galvanoplastie. Il va sans dire que moi je me suis plus penché sur le travail du cuir, les machines et outils utilisé et plus particulièrement le travail du cuir repoussé. J’en ai profité pour acquérir quelques outils et de la teinture de toute couleur. Je pense que je pourrais compléter mes achats au Burkina.
Ce soir nous allons nous préparer pour demain car nous partirons de très bonne heure pour nous rendre au village de notre famille d’accueil. Nous y passerons la journée et la nuit. Je vais leur proposer une séance de cinéma pour demain soir. C’est la moindre des choses.


Dimanche 29 :
Nous revenons de Kolè le village de notre logeuse, à 45 Km de Bamako ou nous avons passé 24 h pour fêter dignement la Tabaski. En cette occasion la famille a immolé 1 boeuf et 3 moutons et nous avons mangé de la viande toute la journée. Il y avait plein d’enfants tous plus adorables les uns que les autres, habillés de leurs plus beaux atours et je n’ai pas pu résister à les prendre en photos, d’ailleurs quand j’ai commencé toutes les petites filles voulaient poser, le problème c’est de pouvoir obtenir une photo naturelle.
Dans l’après midi les masques ont fait leur apparition. Ils sont habillé d’un vêtement en coton traditionnel teinté en ocre et d’un masque noir à la face plate d’ou émerge un nez mince et proéminent orné de miroirs et d’un front à 5 ou 7 cornes parallèles. Il est armé de verges de deux mètres et pourchasse les jeunes gens qui s’approchent en les fouettant violement. Ces masques sont sortis par les initiés qui s’amusent a faire peur aux enfants et qui jouent avec les jeunes un peu comme le lâcher de taureaux dans les rues d’un village, il s’agit de provoquer le masque et d’échapper à sa colère et ses coups de verges. Le tout se fait au son des tam tams et des claquements de mains et des cris de la foule.
Le soir nous avons passé Kiricou et les bêtes sauvage au grand plaisir d’une foule nombreuse de petits et de grands extrêmement attentifs et réactifs.



Greniers de la concession


Cour principale

Les enfants dans leurs beaux vêtements


Hawa

Simone





Youssouf  et Mohamed préparant les grillades de bœuf


Les masques en action sur la place du village


















Lundi 30 Novembre:
Après une semaine à Bamako, nous avons décidé de repartir demain matin, direction Ségou et l’Office du Niger à Niono.
Ce matin nous avons été faire quelques courses , quelques photos et nous renseigner du prix des triporteurs moto chez l’importateur Chinois. Il en existe de toute sorte et pour tout usage, transport de marchandises, taxis, ambulance, adapté aux handicapés, avec ou sans carrosserie et même avec moteur diesel mais ils coûtent beaucoup plus cher bien que cela soit relatif. Le premier prix en benne de 1,50 m coûte 880.000 Fcfa soit 1.300 Euros, la benne de 2m transformable en transport en commun coûte 1.350 Euros. On a dit à la vendeuse Chinoise qu’on allait lui en acheter une pour rentrer en France et cela l’a beaucoup fait rire.
Nous avons aussi été à la recherche du Lido, un hôtel situé au bord d’une cascade à proximité de Bamako ou nous avions dormi, en 1981 avec les enfants, lors d’une voyage Douala, Dakar. Les bâtiments sont toujours là, quelque peu défraîchis. Il semble que l’hôtel restaurant soit fermé mais la fonction embouteillage d’eau de source continue
A midi nous avons déjeuné dans un restaurant qui avait attiré notre attention car il y avait plein de 4x4 et d’Européens à proximité. Il est situé dans la rue ou autrefois il y avait plein de couturiers qui confectionnaient des pagnes multicolores à partir de chutes de Bazin. C’est un restaurant très sympathique, rendez-vous des routards et touristes, où l’on mange des plats traditionnels biens préparés et relativement bon marché.


Notre chambre chez Madame Camara


Une rue du Nouveau Bamako

 
La cuvette de Bamako dans son halo de poussière, vue des collines environnantes


La gare de Bamako

Les motos triporteurs


Une pour Karl


Le nouveau Camping car de Teddy.













Le Lagon, à la sortie de Bamako, sur la route de Kati

jeudi 26 novembre 2009



Bamako ce 25 novembre
                                            Nous sommes à Bamako depuis hier  dans l’après-midi.
A kita nous avons rencontré à l’hôtel un homme qui voulait nous acheter notre voiture, comme nous en rencontrons tous les jours. Nous avons lié conversation et lui avons demandé s’il connaissait un lieu d’hébergement pas cher. Il nous a d’abord conseillé chez Fany, lieu de rendez vous de tous les routards qui veulent vendre leur voiture et de bien d’autres. Puis voyant que je connaissais un peu Bamako, que j’avais des anciens étudiants qui m’ »y attendaient il m’a proposé de nous loger chez une femme de sa connaissance qui pourrait nous louer une chambre avec une douche. Nous avons pris contact, nous sommes mis d’accord sur un prix très raisonnable et avons pris rendez vous pour le lendemain. En arrivant à Bamako nous avons été voir chez Fany avant de nous diriger vers cette femme. Chez Fanny, c’est un vaste caravansérail composé d’une grande maison avec quelques chambres climatisées, quelques chambres ventilées, un vaste salon de style marocain à la disposition de chacun, avec un coin lecture bibliothèque très sympathique, une cuisine équipée avec assiettes et couverts à la disposition de tous, ainsi qu’un frigidaire. Il y a des douches et toilettes communes, propres. Pur ceux qui ont moins d’argent, il a installé sur le toit une vaste tente bédouine qui abrite une quarantaine de lits en dortoirs et sur le toit voisin, on peut installer sa tente ou son lit pour 2500 Fcfa par personne. Nous avions opté pour le lit sur le toit, mais après réflexion, ou mettre nos affaires. Il n’était pas commode de les laisser dans la voiture et de faire sans arrêt des allers et retours pour prendre l’ordinateur, les papiers, les vêtements propres etc.… On a donc été voir chez Madame Camara et nous y sommes toujours. C’est une vaste chambre vide,simple mais propre avec un matelas au milieu, dans une grosse maison à 2 étages dont elle est propriétaire. Nous y avons installé nos deux lits avec moustiquaire car il y a des moustiques, notre table, mon siège pliant pour travailler sur l’ordinateur et monté toutes nos affaires. Notre voiture est dans la cour et le gardien nous l’a entièrement nettoyée. Notre linge a été lavé par une des femmes personnel de la maison et le matin nous prenons notre petit déjeuner dans la salle à manger. Madame Hawa Camara est une femme charmante d’une quarantaine d’année, avec quatre enfants dont l’aîné doit avoir 23 ans et le plus jeune Mohamed 13ans. C’est une commerçante qui a beaucoup voyagé en France et aux Etats Unis qui parle parfaitement le Français et avec laquelle il est agréable de converser. Nous y resterons donc jusqu’à Lundi prochain. Elle nous a même proposé de nous emmener samedi avec elle au village de son enfance pour fêter la Tabaski. Nous avons dit oui.
Aujourd’hui nous avons été faire nos visas pour le Burkina et visiter le très beau musé du Mali ainsi que l’exposition de photos de la biennale de la photographie du continent Africain. Nous y avons passé tout l’après midi ; le musé est très bien fait et l’exposition de photos extrêmement prenante car elle traite en grande partie de la difficulté de vivre des jeunes dans l’Afrique d’aujourd’hui avec de magnifiques photos qui évoquent une grande misère et un profond mal de vivre.

 Hier j’ai oublié de vous joindre quelques photos Du barrage de Manantali et de la route de Kita.




Barrage de Manantali


 
 Paysage entre Manantali et Kita


Greniers

mardi 24 novembre 2009

De Tambacounda a Bamako


Jeudi 19 novembre


Nous Sommes à Kayes au Mali depuis 17 h. En allant prendre une bière fraîche à l’hôtel du rail nous avons rencontré une femme, française, assez bavarde qui nous a abordé en voyant notre plaque d’immatriculation nous demandant d’ou nous venions, ou nous allions et nous a aussitôt abreuvé de recommandations, des lieux touristiques que nous devions voir au Mali, des précautions sanitaires que nous devions prendre, des difficultés de vies des gens de la région, de la gentillesse de leur accueil etc.…; etc.…. Je l’ai laissé suffisamment parlé pour qu’elle se sente un peu ridicule et lui ai coupé la parole en lui disant que j’avais vécu 30 ans en Afrique et que je connaissais bien le mali (ce qui n’est pas exact, mais je le connais aussi bien qu’elle apparemment) Du coup elle s’est arrêtée, ce qui m’a permis de lui demander si avec son excellente connaissance du Mali elle connaissait, à Kayes,un lieu propre et peu cher pour passer la nuit. C’est ainsi que nous avons atterri au « relais du Centenaire », un centre d’hébergement des missions. Nous avons une chambre a deux lits avec ventilateur, dans un long bâtiment à l’ombre des Neems. Cela correspond tout à fait à ce que je souhaitais. Nous y resterons jusqu’à samedi pour pouvoir visiter un peu la région qui semble très belle. On aurait aimé y rester plus longtemps mais le centre est réservé à partir de samedi par un groupe qui vient de Bamako et il nous faudra quitter les lieux.

La route goudronnée depuis Tambacounda est presque excellente, à part quelques petites déviations avant Kidira et Kayes, pour refaire les portions de goudron défoncées par les pluies.

Tout le long du trajet la brousse est très belle car pratiquement pas déforestée, cela commence à se gâter sérieusement une dizaine de Km avant Kayes où nous avons croisé quantité de charrettes asines chargées de bois.

Les formalités à la frontière se sont passées parfaitement bien, avec beaucoup de courtoisie et assez rapidement ; en une heure tout était réglé.






Un magnifique pied d’éléphant sur la route entre Tamba et Kidira




On double le train qui avance à 40 Km/h




Dés que l’on rentre au mali, le paysage change avec beaucoup de Baobabs dans une brousse plus ouverte


Vendredi 20 novembre

Nous avons profité de notre journée pour visiter le site des chutes du Felou, nom du fleuve Sénégal au Mali et par la même occasion vérifier l’état de la route de Bafoulabé car celle ci longe le fleuve.

Les chutes sont magnifiques et très larges car le Felou, bute sur une colline de grès qui ferme son cours et se déverse par dessus une barre rocheuse dans une gorge en contrebas. Pour y aller la route qui figure comme goudronnée sur la carte Michelin est en fait une piste tout à fait correcte, mais une fois les chutes passées elle devient extrêmement mauvaise, soit très sableuse avec de profondes ornières, soit très caillouteuse et ravinée avec des ponts posés sur des cours d’eau avec une marche pour y accéder. Nous avons décidé de poursuivre jusqu’au prochain village marqué sur la carte, 40 Km plus loin. Il nous a fallu 2 h pour les faire mais nous y sommes arrivé sans problème. Et à partir de ce village la route devient goudronnée, plus ou moins bonne, jusqu’à Bafoulabé. De là on peut, d’après les renseignements pris sur place, rejoindre Kita et Bamako. Donc demain, nous prendrons cette route et nous comptons mettre 3 jours pour arriver sans se presser à Bamako que nous devrions donc atteindre Lundi soir. 3 jours de brousse, sûrement plus intéressante que celle proposée par la route goudronnée officielle, d’autant plus qu’elle passe dans des massifs montagneux dont nous avons aperçu les prémices et qui semblent magnifiques, longe le fleuve jusqu’à Bafoulabé et d’autres chutes intéressantes.




Les chutes du Felou




Un aperçu de la route de Bafoulabé

Kayes est une ville très étendue le long de la rive gauche du fleuve et grâce au pont qui l’enjambe et remplace l’ancienne digue submersible, elle s’étend maintenant sur la rive droite. On y trouve de vieux bâtiments datant de l’époque coloniale, notamment le long du fleuve et autour de la gare avec, entre autre, le célèbre Hôtel du Rail qui a été entièrement rénové. C’est une ville ou il y a beaucoup de circulation et d’échanges commerciaux à cause de l’arrivée très nombreuse des camions en provenance du Sénégal, c’est aussi une ville extrêmement poussiéreuse et depuis hier cette poussière me fait mal à la gorge. C’est donc avec un certain soulagement que nous quitterons cette ville qui mérite cependant la visite, mais il se peut que cela pareil dans tous le pays.



La gare de Kayes





L’hôtel du rail à Kayes, face à la gare.






Lundi 23 novembre

Nous sommes arrivé à Kita ! Mais le trajet fut long et difficile et il a bien failli s’arrêter définitivement à 60 Km de Kayes sur une piste très mauvaise avec beaucoup de cailloux sur l’un desquels j’ai fracturé le carter du moteur. Je ne m’en suis pas aperçu aussitôt, car le choc ne m’a pas paru plus fort qu’un autre, mais arrivé à Diamou, où nous nous sommes arrêté pour prendre une boisson fraîche, alors que nous sortions de la voiture le commerçant m’a interpellé en me disant « il y a de l’huile qui coule sous la voiture », je me penche, regarde, effectivement l’huile coulait… !!! le voyage s’arrêtait là. Nous avons quand même pris une boisson fraîche après avoir mis une demie bouteille d’eau vide sous le carter pour récupérer l’huile, puis nous avons mangé de deux œufs dur et de pain en se disant « rien ne sert de s’affoler ,on verra après ». Le commerçant qui nous hébergeait sur le devant de sa boutique nous a dit « ici nous avons un très bons mécanicien qui travaille à la mine de fer, il va vous réparer cela sans problème, il sait faire, je vais l’appeler ». Effectivement dix minutes plus tard il nous dit : « Il débauche à trois heures et sera là aussitôt ». A trois heures 30 un jeune homme en moto nous apostrophe : « C’est vous dont la voiture est en panne de carter, c’est un carter en aluminium ? oui répondis je. Pas de problème, je vous le démonte et je vais le ressouder, tout cela sera fait avant la nuit ». Aussitôt dit aussitôt à la tache mais impossible de démonter le carter car il est fixé avec des boulons tout à fait spéciaux et il est nécessaire d’avoir la clé adapté pour les enlever. J’avais dans ma caisse à outil une pâte bi-composants métallique qui aurait pu servir à reboucher la partie endommagée mais elle était devenue toute dure et impossible de s’en servir. Je la montre au mécanicien et Euréka ! « j’ai la même a l’atelier et avec cela on arrivera à réparer » Il prend sa moto et revint une demie heure après avec la précieuse pâte. On nettoie bien le carter à l’essence, on laisse sécher, il fait son mélange et l’applique avec soin. Après une demie heure de séchage, on trouve 5 litres d’huile, on la met dans le moteur et on démarre. Merveille tout fonctionne comme il faut et aucune fuite d’huile. On roule depuis 3 jours comme cela et toujours aucune fuite. Pour fêter cette réparation miraculeuse et remercier toutes les personnes qui se sont impliquées dans sa mise en œuvre, je propose de faire, le soir, une séance de cinéma sur le mur du commerçant, tout le monde applaudit et on décide de passer « Rabi Jacob ». Entre temps nous avons profité du temps qui nous restait pour faire laver la voiture couverte e poussière dans un petit cours d’eau proche. Lavage extrêmement efficace car le laveur recruté a tout sorti de la voiture et l’a lavée à grands coups de seaux d’eau aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, puis a tout savonné et tout rincé de la même façon. Le poste de radio et les hauts parleurs ont été traité comme le reste si bien qu’à la remise en route, les clignotants fonctionnaient en position d’arrêt, le poste de radio faisait des gargouillis et le lecteur refuse depuis à prendre les disques, ou s’il les prends il ne veut plus les rendre sans pour autant vouloir les lire.

A 8 h 30 on installe tout et on rajoute au groupe électrogène un régulateur de tension que nous avions acheté à Tambacounda, pour éviter l’incident de notre première séance. Tout a fonctionné à merveille, une projection grand écran, comme à la Jasse, avec une centaine de spectateurs qui riaient à cœur joie, une réussite totale ! Fred et moi étaient vraiment heureux ce cette merveilleuse soirée et c’est le cœur léger que nous avons installé nos lits sur la place devant la boutique d’un commerçant. La nuit fut très fraîche et je ne dormis pas beaucoup à cause des gens qui parlent sans arrêt, des ânes qui braient à qui mieux mieux et du muezzin qui fait l’appel à la prière, mais je garderai un souvenir inoubliable de cette journée.





Tout le monde participe à la réparation du carter




Lavage de la voiture à grande eau




Vue du pont sur le Bafing



Le lendemain matin après des au revoir chaleureux, nous avons repris notre route sur Bafoulabé en roulant avec d’infinies précautions. Il y avait pas mal de trous et de bosse, mais la route était bien meilleure que la veille. Un paysage magnifique de grandes falaises et de gigantesques tables gréseuses dressées dans la brousse nous ravissait et nous pensions que dans un tel décor rouler à 15 Km/h était un vrai bon,heur. Au bout de trois heures de route et après avoir franchi le Bafing sur un très long pont étroit, alors que nous étions arrêté pour faire quelques photographies, 2 land cruiser Toyota hyper équipée se sont arrêtées. Elles étaient immatriculées 33. On a ait la causette et bien entendu demandé l’état de la route. Epouvantable nous répondit le chauffeur du premier véhicule, appuyé en ce sens par sa compagne. « Et croyez mon expérience, j’ai vécu 30 ans au Gabon, je circule souvent en Afrique sur ce tronçon je viens d’éclater 3 pneus, il n’y a pas de route, il faut serpenter entre les arbres, les souches et le racines sur des chemins piétonniers sans jamais savoir ou on se trouve, et puis si vous arrivez à Bafoulabé, vous ne pourrez pas passer sur le pont, car on roule sur le pont de chemin de fer et les rails sont trop hauts pour votre voiture, le mieux que vous ayez à faire c’est de retourner par Kayes » Nous les remercions de leurs conseils et une fois parti nous nous concertâmes. On attaquait une partie de route en construction et à 30 km devant nous il devait y avoir la base du chantier ou nous demanderions conseil. Si d’après eux la route était impraticable nous ferions demie tour. Une heure après nous avons croisé une équipe de géomètre qui faisait le relevé de la route. On s’arrête, ce sont de Mauritaniens très gentils qui nous disent que la route est tout à fait praticable, pourvu qu’on conduise doucement et qu’effectivement nous ne pourrions pas passer sur le pont mais qu’il suffisait de demander au bac de nous traverser sur la rive en face et non à Bafoulabé pour éviter cet écueil. C’est donc ce que nous fîmes. Effectivement la route est étroite, juste la largeur de la voiture et qu’elle serpente pendant une dizaine de Km entre les arbres d’une foret typiquement soudanienne, mais elle ne présente aucune difficulté particulière. La seule difficulté à été de grimper le long raidillon extrêmement pentu à la sortie d’un gué car il a fallu nous y reprendre à deux fois en prenant le maximum d’élan. Il faut dire que j’ai été très surpris de la facilité avec laquelle notre vaillante Kangoo a franchi cet obstacle, je ne pensais pas qu’elle y arriverait et qu’il faudrait utiliser le treuil. Quant au Bac, il nous a déposé sur la rive demandée ainsi qu’une autre voiture et celle ci nous a guidée a travers la brousse pour retrouver la grande piste de Manantali.




Paysages entre Diamou et Bafoulabé




Arrêt repas sur la charmante route soit disant impossible




Le Bac à Bafoulabé



Sur la piste de Manantali qui longe le Bafing, à 17h après 8 h de route et 130 Km nous avons trouvé un petit chemin qui mène au fleuve, à un endroit ou il y a de petits rapides, une merveille ! Nous y avons établi notre campement, pris un bon bain dans les rapides, lavé du linge gorgé de poussière, préparé 2 kg d’oignons confits avec du citron que nous avons dégusté avec une soupe chinoise et dormi très fraîchement bercés par le bruit des rapides et le chant des grillons.




Coucher de soleil sur les rapides du Bafing





Campement





Lever du jour sur les rapides



Aujourd’hui nous avons vu l’énorme ouvrage du barrage de Manantali sur le Bafing qui approvisionne Kayes et Bamako en électricité et ce soir nous sommes à Kita sur un magnifique goudron à 185 Km de Bamako que nous atteindrons demain en début d’après midi.